Frank DELVAU Président de l’UMIH Paris Ile-de-France

Quel avenir pour le tourisme à Paris ? 4 questions posées à Frank Delvau 

Paris attire toujours, mais paris doit se réinventer. Face au double enjeu de rester la première destination touristique mondiale et de rendre le tourisme plus soutenable – pour les professionnels comme pour les riverains, le secteur est à un tournant, pour concilier plaisir, performance et durabilité.

Quel regard portez-vous sur les flux touristiques dans la capitale et les enjeux liés à leur régulation ? Comment tirez-vous parti de l’élan généré par les Jeux Olympiques et paralympiques ?

En 2024, Paris et l’Île-de-France ont accueilli 48 millions de touristes, soit 4 % de moins qu’en 2019. Pendant les JO, on a observé un phénomène d’évitement de la destination, renforcé par le télétravail. L’impact positif des Jeux se fera sentir en 2025, avec les images extraordinaires de Paris diffusées dans le monde entier. La réouverture de Notre-Dame, déjà visitée par plus de 2 millions de personnes, attire aussi énormément.

Avez-vous constaté une évolution des attentes des touristes ? Vers quel type de profil va-t-on ?

Le touriste est aujourd’hui plus nomade et très sensible à la sécurité. Il choisit sa destination selon les événements, mais Paris reste Paris, la plus belle ville du monde. Les attentes évoluent vite, et il faut être en capacité de s’adapter

Comment accompagnez-vous pour un tourisme plus durable ?

On a supprimé le chauffage en terrasse : il était impensable de continuer à chauffer la rue. Dans les restaurants, la crise énergétique nous a obligé à revoir notre façon de fonctionner, c'était inutile de tout allumer dès le matin. Nous gérons également les déchets en renforçant le tri. En hôtellerie, la domotique a changé les comportements : pourquoi chauffer ou climatiser une chambre vide ? Pourquoi allumer un couloir toute la journée ? Les avancées techniques nous aident dans la transition écologique.  

Quelles devraient être les priorités pour un tourisme plus harmonieux, au service des professionnels et des habitants ?

Il faut éviter le surtourisme en répartissant mieux les flux sur l’ensemble du territoire francilien. Il s’agit aussi de vivre en harmonie avec les habitants. Les terrasses estivales – plus de 4 500 à Paris – se sont intégrées au paysage. Il faut aussi mieux articuler tourisme d’affaires (en hausse de 5 %) et tourisme de loisirs : on vient pour un salon, on reste pour visiter la ville.